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FRANCE-MAROC à VTT - FEVRIER/MARS 2007

8 mars 2007

LA CROISIERE DU BILADI

 

 

Difficile de laisser ce beau Maroc du Nord-Ouest, ce Maroc de notre enfance, ce Maroc de la campagne avec toute ces richesses croisées au bord des routes. Avec my sweet Ginet (mon vtt), nous remontons toute la file de véhicules et nous embarquons vers 17h mardi 6 Mars à bord du "BILADI", "mon pays"... J'ai le temps de faire un grand tour de ce joli bateau... Pour une fois, je ne bosse pas à bord, je suis passager, je vais me laisser porter par l'accueil, et savourer une belle traversée de 36 heures jusqu'à Sète... Comme dit la pub : Voyager avec la COMARIT, c'est 36 heures de Maroc en plus...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'heure où les petits bateaux rentrent au port de Tanger, le fier BILADI s'apprête à appareiller pour Sète. Le voyage commence par ce mythique Détroit de Gibraltar. Il n'y a pas d'endroit maritime aussi fascinant que ce bras de mer qui sépare 2 continents, qui relie une mer et un océan... Une vie maritime intense... Combien de voyageurs ont franchi ce lieu de légende... A travers tous les anonymes qui l'empruntent aujourd'hui, un voyageur de légende, le plus grand voyageur arabe, IBN BATTUTA (1304-1377), presque contemporain de Marco Polo, né et mort à Tanger après une vie qui lui fit parcourir environ 120.000km vers l'Arabie, la Syrie, l'Irak, la Perse, l'Afrique Orientale, les Maldives, Malabar, Ceylan, La Chine, le Sahara, le Soudan... Il faut s'imaginer les moyens de transports de l'époque qui dissuadaient les rares voyageurs à aller au-delà du paysage quotidien... Et tout le mérite de ce voyageur-géographe. Quand Ibn Battuta rentre définitivement à Tanger à l'âge de 50 ans, il dicte ses souvenirs au secrétaire du Prince, Ibn El-Djozaï. Son ouvrage s'intitule :"""Présent fait aux observateurs, traitant des curiosités offertes par les villes et des merveilles rencontrées dans les voyages""", plus connu sous le nom de "Rihla", terme générique qui désigne les récits des voyageurs arabes. Salut à toi  Ibn Battuta...

 

 

 

 

 

 

En rouge, les voyages de Marco Polo, en vert, les voyages d'Ibn Battuta... Nous sommes bien infimes dans les traces de ces immenses voyageurs.... Eblouissante motivation d'Ibn Battuta :

 

"""Je sortis de Tanger, lieu de ma naissance, le jeudi 2 du mois de redjeb, le divin et l’unique, de l’année 725 [14 juin 1325],dans l’intention de faire le pèlerinage de La Mecque et de visiter le tombeau du Prophète. (Sur lui soient la meilleure lumière et le salut !) J’étais seul, sans compagnon avec qui je puisse vivre familièrement, sans caravane dont je pusse faire partie. Mais j’étais poussé par un esprit ferme dans ses résolutions, et le désir de visiter ces illustres sanctuaires était caché dans mon sein.

Je me déterminai donc à me séparer de mes amis des deux sexes, et j’abandonnai ma demeure comme les oiseaux abandonnent leur nid. Mon père et ma mère étaient encore en vie. Je me résignai douloureusement à me séparer d’eux, et ce fut pour moi comme pour eux, une cause de maladie. J’étais alors âgé de vingt-deux ans."""

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La nuit tombe sur le vieux Tanger, la belle cheminée jaune et bleue du BILADI s'illumine...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il fait nuit quand le BILADI appareille, laissant à quai les lumières d'autres navires...

 

 

 

 

 

 

 

Petit matin calme sur la Méditerranée... Un contrebordier à tribord... Tout est paisible... Une ambiance zen... On savoure la douceur de l'air et le confort du voyage...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Poste de propreté sur le pont-embarcation à babord. On dessale le navire des embruns de la nuit...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand vous embarquez à bord du BILADI, le maître d'hôtel vous attribue une table pour tout le voyage : nous sommes 6 à la table 39 : à l'extrémité gauche, un Marocain face à sa femme : il travaille en Suisse dans le bâtiment. Au milieu, deux "baroudeurs" se font face, ils reviennent d'un périple de 5 semaines en 4x4 qui les a menés jusqu'au Bénin où ils ont vu lions et éléphants. La route est bitumée partout, Tan-Tan, Tarfaya, la Mauritanie... En face de moi, un autre Marocain qui travaille dans le cosmétique et qui a la chance de rouler dans une superbe BMW décapotable... Ambiance sympa, conviviale, on a quelques histoires à se raconter, on parle souvent de "my sweet Ginet" qui sommeille dans l'ombre du grand garage...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Croisière paisible : on se ressource en tendant les mains vers les reflets du soleil dans le sillage...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans l'après-midi du 7, on croise un roulier qui fait route entre les Baléares et Alicante. Peu à peu, le vent passe du Sud au Sud-Ouest... Puis il fraîchit en passant à l'ouest à la force 5. Le BILADI gîte à peine et passe confortablement dans les creux d'1m50 à 2 mètres.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tandis que le soleil décline, un orchestre marocain nous offre au grand salon avant de la musique aux sonorités arabo-andalouses... C'est suave, je savoure ces accents du sud en sirotant quelques thés à la menthe...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quelques grandes toiles décorent ce grand salon,

comme dit encore la pub : "A bord du BILADI, c'est 36h de Maroc en plus..."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le grand hall d'accueil...

 

 

 

 

 

 

 

Je monte me coucher un peu après 22h. Ma cabine est au pont 7, numéro 7211.

Dans le hall, prendre 2 fois à droite.

 

 

 

 

 

 

 

Au matin du 8, juste avant d'arriver à Sète, le vent a fraîchi d'une demi-force, un passager prend son envol dans la tramontane pour essayer d'arriver avant nous au port... Salut Icare...

 

 

 

 

 

 

 

Après mon petit-déjeûner à la table 39,

je vais savourer mon dernier thé à la menthe dans le grand salon...

 

 

 

 

 

 

 

On arrive à Sète après un beau voyage avec une petite heure de retard... Le BILADI, c'est 37 heures de Maroc en plus... La tramontane faiblit aux abords du port, elle reste décoiffante.

 

 

 

 

 

 

 

Le phare sur la grande digue du large...

 

 

 

 

 

 

 

On embouque le canal principal.

Face au vent, c'est plus facile... A quai, le BRIGHTY STAR.

 

 

 

 

 

 

On évite sur tribord dans le grand bassin et on y accoste babord à quai. Bravo pour la manoeuvre pilote et capitaine... Tout petit sur le quai, à l'angle des grilles, mon grand Seb est venu à ma rencontre... On a plein de choses à se raconter...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout est casé dans le coffre, sacoches, mallettes, roues, cadre, elle a tout d'une grande cette petite 205... On file sur Alès où Maman et Guy nous attendent pour le repas de (midi) 14h... C'est bon d'être attendu quelque part...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On s'embrasse, on déjeune, et on parle, on parle de ce beau voyage. C'est un grand roman riche comme une page du "Rihla" d' Ibn Battouta. Dans l'après-midi, je me dis qu'à force de parler, je vais avoir du mal à poster aujourd'hui mes images de la croisière du BILADI.

 

 

 

 

 

 

 

En vidant mes sacoches, je trouve tout au fond ce citron que Maman m'avait donné le jour de mon départ d'Alès le 1er Février. J'hésitais à le prendre pour ne pas m'alourdir, expliquant à Maman que c'était la saison des agrumes tant dans les huertas de Valencia et d'Alicante qu'au Maroc et que je n'avais pas vraiment besoin d'un citron dans mes bagages. Mais Maman a encore insisté,  j'ai pris conscience que ce brave citron avait valeur de talisman, et dès lors il n'a plus quitté mes bagages jusqu'à l'arrivée tout à l'heure à Alès... Il m'a peut-être protégé des dangers de la route... Le voilà qui trône maintenant sur l'étagère principale de mon bureau alésien. Salut brave citron voyageur... Les choses ont une âme, celle qu'on veut bien leur donner, tiède comme l'âme de nos chiens, douce comme nos âmes de voyageurs... Ce citron, Maman l'avait cueilli sur un citronnier qu'elle m'a offert il y a quelques années et que je lui ai confié voilà quelques mois, depuis qu'il n'y a plus personne pour s'occuper des plantes en pots dans mon jardin de la Luquette pendant mes absences maritimes. Il s'épanouit sous la main verte de Maman. Demain, je vous fais une photo de mon arbre dans sa pension dorée chez Maman, rien ne remplace les attentions d'une mère... Uniquement pour les mélomanes :

on_allait_au_bord_de_la_mer et d'un...

mon_vieux et de deux...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut toujours laisser tourner des petits refrains dans sa tête... Et honorer la mémoire de ses pères... Laisser le vent emporter les mots inutiles... Heureux de terminer cette page par ce petit âne """Petit âne mendiant et gris, plus désolé que la carriole que tu traînes, ô toi qui n'en peux plus, ô toi qui en peux mais, avoue que tu n'as pas de veine...."""

 

 

 

 

 

Merci de m'avoir suivi jusque là, mais le voyage n'est pas tout à fait fini...

La vie est une succession de petits voyages. La Vie est un Voyage...

 

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6 mars 2007

DERNIERES CAMPAGNES

 

 

 

 

 

 

Il pleut sur Moulay ce lundi 5 mars 2007, un ciel de circonstance... On hésite à prendre la route. Et puis un petit vent dégage les nuages. Tout semble vouloir pourtant nous retenir : la roue avant d'André est crevée, la fixation du capteur de mon compteur casse aux premiers hectomètres... Plus loin, après avoir quitté Moulay Bousselham vers 10h30, je ne suis pas loin de perdre le grand plateau de mon pédalier... Heureusement dans ma trousse à outils succincte, il y a la bonne clef alène... J'ai les mains pleines de cambouis, mais on roule dans le soleil revenu, à travers la belle campagne de la petite route des Sables... Vous l'aurez deviné, le vent est de face, comme d'habitude...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On traverse Larache sans poser pied à terre. L'étape sera longue.

Nous sommes partis trop tard pour arriver à Tanger avant la nuit...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la sortie de Larache, la colline de l'ancienne Lixus aux riches vestiges. J'aurais bien aimé de là-haut découvrir le panorama sur les méandres et l'embouchure du Loukos... Pour pouvoir savourer ce genre de pause, il ne faut pas que l'étape dépasse 100kms. Aujourd'hui plus de 140kms au menu... On n'a pas le temps de flâner avec mon "parrain ce héros".

 

 

 

 

 

 

André s'accorde cependant un arrêt pour faire ce que personne ne peut faire à sa place...

 

 

 

 

 

 

Un peu plus loin, une petite bergère fait son travail avec beaucoup de sérieux. Elle veille sur sa douzaine de moutons et d'agneaux. L'un d'eux s'éloigne un peu du troupeau : elle a tôt fait de dévaler la pente dans ses grandes bottes orangées, de contourner l'imprudent fugueur et de le ramener avec autorité vers le groupe d'un petit coup de badine. Chapeau la petite bergère...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aprés avoir longé les collines de notre petite bergère,

la route aboutit sur un plateau qui domine Larache...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Khemis Sahel est à mi-chemin de l'étape du jour. C'est là que j'avais mangé mes premières brochettes du voyage. Pendant qu'André choisit la meilleure viande, on s'active au-dessus de la braise... Je ne saurai jamais résister à cette odeur qui tourbillonne dans la fumée...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes repus quand nous nous remettons en selle, le thé à la menthe était aussi bon que le reste... Et par bonheur, le vent commence à faiblir avec le jour qui décline...

 

 

 

 

 

 

Peu avant Asilah, au bord de la route,

cette maman et son bébé nous offrent en cadeau leur beau sourire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon parrain ce héros....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Merci André de m'avoir accompagné pour cette dernière étape marocaine. Nous avons fait un bon bout de chemin ensemble : Moulay Bousselham - Tanger : 145,80km - 15,70km/h  Nous avons savouré ce voyage partiel à deux, le voyage de la volonté. Un petit restau pour fêter cette dernière nuit marocaine, une bonne chambre, dans le bel hôtel Rif qui domine la grande plage de Tanger :  André me dit que j'ai ronflé, puis ça s'est arrêté, je n'ai pas que des qualités... On se sépare sur les coups de 10 heures ce matin. Je file au port prendre mon billet à la Comarit : départ ce soir à 20h, arrivée prévue à Sète le huit à neuf heures. 36 heures de voyage sur la mer après un bon mois à chevaucher my sweet Ginet. Avant de prendre la mer, je vous poste mes dernières photos marocaines depuis le grand hall d'entrée de l'hôtel Rif. J'y ai retrouvé Rachida. Merci pour tout Rachida, merci Awalef, vous faites partie des beaux sourires croisés tout au long de mon voyage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Billet en poche, en attendant le bateau,

un énième thé à la menthe, une salade orientale, et 2 petits pageots frits du Détroit...

 

 

 

 

 

 

Et une charmante qui vient saluer ma table...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salam Maroc... A tout bientôt...

 

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5 mars 2007

MOUJA ET LA GRANDE DUNE

 

 

Aujourd'hui Dimanche, dernière journée à Moulay Bousselham. Promenade avec Mouja vers la Grande Dune et la Merja. J'ai une pensée pour nos deux chiens, Pata et Canelle, et les autres, Daka, Felfel, Pacha, Couit, Cam, Fouk, Gargoulot, je leur fredonne en sourdine un petit refrain du vieux Léo, tout doucement pour ne pas réveiller Corinne et André qui sont déjà couchés : (pour les mélomanes uniquement) les_ames_de_nos_chiens Demain, dernière étape marocaine, Moulay Bousselham / Tanger, une bonne trotte en perspective, environ 140km, et André mon parrain ce héros m'accompagne une deuxième fois.

 

 

 

  

 

 

En prévision de nos efforts, CORINNE nous prépare un bon repas : asperges, radis, salade composée, suivie de caillettes sur lit de jardinière de légumes aux petits pois frais, salade de fraises arrosée d'une eau de vie de poire, café et pâtisseries marocaines...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les vagues de Moulay sont éternelles... Et belles comme Mouja, qui signifie Vague en arabe... Un nom idéal et prédestiné pour une chienne qui vit en liberté au bord du plus bel océan du monde...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cap sur la Grande Dune... Sur le gaillard d'avant, de nuit comme de jour, Mouja veille : clair devant, clair à babord, clair à tribord... Tout est clair mon capitaine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la rive sud du goulet, le marabout de Sidi Abdeljlil Tiar,

rival de Moulay Bousselham.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les joncs (oyats) retiennent le sable de la dune

et sont utilisés pour la confection des nattes traditionnelles...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moi c'est du 47, elle c'est du 4,7 fillette, mais malgré sa petite pointure,

Mouja a fait 3 km quand je n'en ai fait qu'1...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Plage avant, Mouja est au poste de veille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soleil a disparu dans l'océan. Le ciel s'est paré de pourpre derrière le marabout de Moulay Bousselham. Il nous reste à longer la grande plage avec Mouja jusqu'au riad de Corinne et André. Dernière nuit dans ma belle petite coupole.. Je vais avoir le plus grand mal à appareiller demain matin.

 

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4 mars 2007

LA ROUTE DU RETOUR

 

 

Toutes les belles histoires ont une fin, tous les beaux voyages aussi... Aujourd'hui, je remonte vers le Nord, vers Moulay Bousselham par la petite route des Sables. Le 10 Mars, mon grand Seb aura 20 ans. J' ai réservé un passage mardi 6 sur le ferry Tanger/Sète, 2 jours de mer le long de l'Espagne. Je devrais arriver à Sète le huit. Mon voyage est presque fini, aujourd'hui, étape de "liaison". Je pars tard de Rabat, un petit peu avant midi, après un tour au cyber café, et chez le fleuriste pour le bouquet de départ : Antoinette vient de sortir, je confie les fleurs à sa servante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernier passage sur le Bou-Regreg. Les pêcheurs sont au travail sur leurs barques sans moteur. Ils draguent  la vase avec un tout petit "chalut" grillagé en s'aidant du courant de la marée montante... "Le chalut" est sur l'avant, la force motrice est le courant, plus un petit treuil manuel comme un grand moulinet... On mouline, jusqu'à ce que le courant faiblisse avant l'étale de pleine mer, pour quelques poignées de coquillages...

 

 

 

 

 

 

Je jette un dernier coup d'oeil sur la gauche vers l'estuaire, je double un transport en commun traditionnel. Pas de temps à perdre, l'étape est longue, et d'autant plus quand on part juste avant midi...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand j'arrive à la forêt de chênes peu avant l'entrée dans Kénitra, je n'ai pas encore fait la moindre pause, mon compteur marque 40km, je m'accorde 5mn d'arrêt sur le bord de route, le temps d'admirer les plus belles (trifs) truffes de l'ami Bouazza, ramasseur des délicieux Terfass, qui feront le bonheur des gourmands sautés à la poële avec un peu d'ail... Bouazza me sert le traditionnel thé de l'amitié avant que je m'engouffre dans Kénitra où je constate que mon beau Michelin s'est dégonflé... Décidément...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est toujours comme cela quand on est pressé, il vous arrive un imprévu qui ne vous met pas en avance. Heureusement, il y du monde chez le cycliste pour réparer le petit bobo sur la roue arrière. 2 personnes tout de même pour maintenir ma Ginet qui ploie sous le poids des bagages,et le Maâlem qui va se charger de changer la chambre à air après avoir extirpé le coupable, un fil métallique presque invisible.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La troisième rue à droite après avoir quitté mon cycliste et me voici à L'El Dorado. Je commande une fameuse crèpe américaine, en souvenir de celles que nous savourions avec mon cousin Bertrand après avoir surfé dans les vagues d'hiver de Mehdia, salut Bertrand le roi du kick-out... La photo de nos trois gloires de la chanson est toujours accrochée au mur, salut Léo... Il est déjà 14h30, je sais maintenant que je ne pourrai pas arriver à Moulay avant la nuit et que je devrai "chausser" mon bonnet pour les derniers kilomètres... Est-ce que vous pouvez lire ma rogne sur mon visage : je rumine de devoir courir après le temps...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qu'il y a de super à vélo, c'est qu'on peut s'arrêter en tout lieu à toute heure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les campagnes, une des tâches principales est le ramassage du "combustible". Feuilles et branchages d'eucalyptus sont l'élément de base pour le feu ménager... Le canoun en terre reste souvent l'âme du foyer...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pauses sont rares aujourd'hui. Mais à chaque fois, (là c'est la pause Fanta orange dans une petite épicerie), les enfants curieux viennent jusqu'à moi...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une belle lune orangée se lève sur la campagne de la route des Sables.

 

 

 

 

 

 

J'arrive à 19h20 à la Merja Zerga. André m'y attend avec le Capitaine Abdelslem et la fidèle Mouja. On traverse le goulet à bord du fier vaisseau "Caracas"...

 

 

 

 

 

 

Il ne peut rien nous arriver. Plage avant Mouja la sirène veille, elle se retourne 2 secondes et pas une de plus, juste pour la pose... Après un bon dîner avec Corinne et André, je ne me fais pas prier pour filer vers mon lit sous la coupole. J'ai roulé contre la montre, et contre le vent. Sur la route des Sables, il n'y a ni Nord, ni Sud, où qu'on aille, il y a un sacré petit vent de face qui vous fait les mollets durs comme pierre à la fin de l'étape... Les chiffres du jour :  Rabat - Moulay Bousselham : 128,94km - 20,97km/h . L'outil "statistique" de canalblog indique que vous faites partie à ce jour des 2606 visiteurs à avoir feuilleté 20335 pages de mon joli voyage... Merci.

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3 mars 2007

PLEINE LUNE SUR LES REMPARTS

 

 

Aujourd'hui, je commence ma journée par la visite du lycée de jeunes filles où Maman a été pensionnaire, "c'était hier, ce matin-là, c'était hier, et c'est loin déjà...", je ne le fais jamais, mais là je repasse la chanson pour Maman et pour les mélomanes uniquement : c_etait_hier

 

 

 

 

 

 

 

L'école est fermée pour cause de vacances scolaires,

mais il y a un gardien sympa qui m'ouvre le portail principal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le lycée de jeunes filles s'appelle aujourd'hui lycée Lalla Aïcha :

Quels secrets peut-on deviner derrière ce beau visage?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un lycée de jeunes filles, même sans les jeunes filles, ça creuse,

je me restaure, encore pour 2 euros, dans une rue adjacente...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Passage devant le théâtre Mohamed V, on dirait qu'il a servi d'amphithéâtre aujourd'hui. L'école de danse de Madame del Cambi donnait ses galas de fin d'année, Maman participait aux décors, parmi eux un pêcher couvert de deux mille petites fleurs en papier crépon... "Laissez brûler les ptits papiers, papiers d'argent ou d' Arménie, qu'un soir ils puissent, papier maïs, nous réchauffer..."

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, je vais tout simplement à Salé la blanche, la voisine. Le Bou-Regreg sépare Rabat de Salé, ou les unit. On oublie souvent d'aller à Salé, c'est pourtant une ville magnifique, avec un passé chargé d'histoire où plane l'ombre lointaine des pirates barbaresques. C'est sûr, dans une autre vie, j'ai été pirate... Je me sens bien à Salé la discrète. Elle m'offre une jolie vue sur ma ville natale...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Regarder la mer, savourer le soleil qui décline avec des yeux de chat ou un regard d'homme assis sur sa Ginet... Même plaisir, même douceur...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vue de Salé, la haute kasbah de Rabat au-dessus des Oudaïas n'est rien d'autre qu'un bateau de pierres posé sur le rivage...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand on passe le cimetière de Salé, on longe encore un vieux rempart en bord mer. Dans son ombre, un immense terrain vague, terrain de jeux, terrain de fêtes... Une foule se rassemble au son des "riatas", des cris fusent, une femme échevelée danse, se contorsionne, parfois l'angoisse se lit sur les visages, mon voisin me parle du diable, j'ose à peine prendre des photos...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est elle qui mène la danse avec son foulard jaune, elle jubile, elle invective, elle commande, elle jure... Le diable se contorsionne...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ca y est, le foulard jaune m'a vu, on me brandit une zarroueta d'eucalyptus en me demandant si je suis américain, je prends une dernière photo et je m'éloigne vers la paix des vieux remparts... Je suis un Pirate, j'ai volé quelques secrets d'une croyance chamanique...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au fond à gauche, dans l'ombre des remparts, des croyances rassemblent la foule, laissant plus loin à quelques solitaires le spectacle éternel de la mouvance du grand océan...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faut aller se perdre dans la grande Médina de Salé, elle recèle des secrets superbes...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les remparts de Salé sont les frères des remparts de Rabat,

même peau ocre...

 

 

 

 

 

Je repasse le Bou-Regreg,

le monde des barcassiers décline comme le soleil couchant....

 

 

 

 

 

Quartier du phare de Rabat : dernières lumières d'une belle journée...

 

 

 

 

 

 

J'attends là quelques instants à guetter ces silhouettes au-dessus de mon premier monde. J'attends que la pleine lune s'élève au-dessus des remparts de la maternité de la Maréchale... Ma soeur Joëlle y est née voilà 57 ans, un beau matin de pleine Lune... Demain matin, c'est la pleine lune de ma soeur Joëlle, bon anniversaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pleine lune au-dessus des remparts de la maternité de la Maréchale, et puisque c'est sur ma route, pleine lune sur mes écoles, Jeanne d'Arc, Cézanne, Descartes, pauvres grands disparus gisant au Panthéon, pauvres cendres de conséquence, vous envierez un peu l'éternel estivant qui fait du pédalo sur la vague en rêvant, qui passe sa mort en vacances.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et puis tant qu'à faire, pleine lune sur ma pomme...

 

 

 

 

 

 

Je n'allais pas oublier ma petite église  Saint Pie X où je servais la messe avec mon frère Philou... Il faut continuer à fredonner des vielles chansons de messe,  même si on est sûr de rien, il faut poser des gerbes orangées de montbrésias au pied des autels pour que se dresse toujours, dans les ciels de pleine lune, l'ombre de la croix comme l'esprit sacré des immortelles de Bouknadel. Uniquement pour les mélomanes avertis :  mon_dieu__mon_dieu . Les chiffres du jour : Rabat, Salé, Rabat : 30,41 km mine de rien - 12,48 km/h.

 

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2 mars 2007

RABAT - MEHDIA

 

 

Aujourd'hui, my sweet Ginet reprend du service même si elle n'a jamais vraiment cessé de rouler, surtout à l'intérieur de la ville. 

Il fait bon ce matin pour une petite centaine de kilomètres à travers champs et sables.

 

 

 

 

 

D'abord, sortir de la ville, sans griller les feux oranges...

Ce qu'il y a de super à vélo, c'est qu'on n'a pas de plaque

et qu'on ne vous demande jamais votre permis...

 

 

 

 

 

 

 

Franchir le Bou-Regreg.

En amont du pont, presque rien n'a changé...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Franchir les Trois Portes,

et prendre tout de suite à gauche dans les nouveaux quartiers de Salé

qui ont remplacé les petits jardins maraîchers...

Je m'arrête au "SnacK d' Océan",

je prend des forces pour 20 dirhams (2 euros!!!)

coca-cola compris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Gagner le bord de mer... Et le suivre, vers le Nord...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

" Et mon ombre se déshabille

dans les bras semblables des filles où j'ai cru trouver un pays...

Est-ce ainsi que les hommes vivent

et leurs baisers au loin les suivent,

comme des soleils révolus... "

 

 

 

 

 

 

 

Philistins épiciers, tandis que vous caressiez vos femmes,

en songeant aux petits que vos grossiers appétits engendrent...

Vous pensez ils seront menton rasé ventre rond, notaires...

Mais pour bien vous punir, un jour vous voyez venir sur terre,

des enfants non-voulus qui deviennent chevelus,

poètes"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

""Campagnes"" à la lisière du plus bel océan du monde...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour prendre ces images,

je suis obligé de quitter my sweet monture

et de me coucher dans l'herbe et la terre rouge.

En fin de journée, je serai aussi sale qu'un jeune chenapan...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la plage des Nations,

le chemin se perd dans les pierres et dans les sables.

Je suis obligé bien souvent d'aller à pied,

je passe une fois de plus ma main droite

dans la chevelure d'acier du guidon de my sweet Ginet,

et nous allons au rythme paisible d'un couple de promeneurs solitaires...

Tout au bout de l'immense plage,

on devine la tâche blanche de Mehdia...

 

 

 

 

 

 

 

Un pêcheur suit de près la côte,

nous arriverons presque ensemble à l'embouchure du Sebou.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre deux sables, on musarde,

on prend la pose avec my sweet Ginet..

 

 

 

 

.

 

 

En approchant de Sidi Taïbi, des petits bergers-footballeurs

sont à peine surpris de me voir passer au milieu de leur univers...

 

 

 

 

 

 

 

Ils me regardent m'éloigner sans oser traverser le petit carré d'un blé qui lève...

Bravo les petits bergers...

 

 

 

 

 

 

 

Aux abords du lac de Mehdia, les genêts blancs sont en pleine floraison,

cela embaume, des senteurs de miels clairs, 

un parfum transparent qui entre par les narines

et reste prisonnier entre vos yeux et vos oreilles,

une odeur de paradis...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au bout du lac de Mehdia, sous le grand Marabout,

j'ai beau expliquer à deux petits marchands d'escargots

qu'ils sont trop petits pour enfourcher my sweet Ginet, rien n'y fait :

cela chancelle un peu comme une balancelle pendant les premiers mètres,

puis ça roule, et on sourit avec bonheur,

fier comme (bar-tabac) Artaban...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après avoir longé le lac aux senteurs de miel d'acacia,

revoilà les beaux reflets de l'océan à l'entrée de Mehdia.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mehdia-Plage, boulevard du Front de Mer,

je reconnais une chère maison où j'ai dormi jadis,

mais je ne veux pas savoir ni ce qu'elle fut, ni ce qu'elle est devenue...

Je m'enfuis vers les jetées du Sebou,

vers la houle éternelle...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Personne pour surfer cette vague dans le courant de la jetée...

Elle est toute entière pour Bertrand.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la passe du Sebou,

les pêcheurs négocient la houle avant de remonter le hâvre de la rivière.

C'est là que j'ai éprouvé lors des tempêtes d'hiver, avant même d'être marin,

mes premières angoisses maritimes.

Aujourd'hui, le temps est maniable,

mais la vigilance reste toujours de mise...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au bout de la jetée,

un loup surpris par une ligne, vient de passer du grand océan

à une petit flaque d'eau saumurée dans un recoin de tétrapode...

Dernière piscine, je ne peux rien pour lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les pierres de la jetée,

un pêcheur a pris racine, c'est là qu'il dort, c'est là qu'il vit,

attendant aujourd'hui que la houle baisse

pour aller caler son filet avec son bateau-chambre à air.

Chapeau l'artiste... Par dessus les toits,

un redoutable chat de garde veille sur la demeure de son maître...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les pêcheurs continuent à remonter le Sebou jusqu'au port,

au pied de la citadelle portugaise... Je dois déjà rentrer vers Rabat, le soleil décline....

Je me hâte paisiblement avant la nuit...

 

 

 

 

 

 

 

J'aimerais survoler l'océan comme un oiseau...

 

 

 

 

 

 

 

Une dernière photo avant la nuit sur le chemin du retour....

 

 

 

 

 

 

 

La nuit est tombée quand je traverse le bois d'eucalyptus de Bouknadel.

Je revets mon bonnet de nuit, pas pour dormir,

il me reste une vingtaine de kms pour arriver aux 3 portes de Salé,

puis une huitaine à travers la ville... Lorsque j'arrive chez Antoinette,

il est plus de 20h. Je suis vanné, une fatigue comme je les aime...

Les chiffres du jour :

Jeudi 1er Mars 2007 (voilà 1 mois que j'ai quitté Alès en Cévennes :

Rabat / Mehdia / Rabat : 93,11km - 16,92km/h

 


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1 mars 2007

LES IMMORTELLES DE BOUKNADEL

 

 

Ce matin encore,  je suis un peu en retard quand je pars déjeûner chez M'Barka et Fatna. J'achète au passage une douzaine de roses devant mon lycée Descartes, "la treizième cadeau pour la chance"...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

M'Barka nous a fait un couscous royal, c'est délicieux, fondant, je suis certain qu'il n'y a rien de meilleur, je m'oblige à manger doucement, c'est mon grand défaut, je suis goulu... Je pense que M'Barka a vu grand, mais un grand trou se dessine devant chaque convive, et devant moi en particulier, ce trou où nos mains puisent sans se lasser. Fatna y pousse les morceaux les plus tendres du gigot d'agneau, et de citrouille, j'ai eu le bonheur de dire que mon légume préféré dans le couscous était la citrouille fondante, et bien je suis servi... A ce rythme, je vais repasser la barre du quintal....

 

 

 

 

 

 

Nous avons grandi ensemble Fatna et son frère PistacheC'est Mostapha-Pistache qui m'a initié à l'art de confectionner les lance-pierres. À 5 ans, je savais déjà, d'une petite fourche en bois, d'un bout de cuir, et d'une chambre à air de vélo, faire une arme qui aurait pu rendre jaloux Thierry la Fronde.... J'en fabrique encore aujourd'hui, pour le plaisir, j'incruste parfois dans le manche un petit rameau de corail, j'aime quand un parent ou un ami m'en réclame, cela me fait retrouver les gestes de l'enfance. Pistache m'attend peut-être au purgatoire des petits chenapans tueurs d'oiseaux, quoiqu'ayant eu le temps d'aller 3 fois à la Mecque avant de nous quitter, il n'est pas impossible que son sommeil soit peuplé de bougainvilliers majestueux...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au dessert, une superbe corbeille de fruits, avec des nèfles du jardin. Je me demande comment je trouve la place pour en manger quelques unes, je dois faire un voeu, ce sont les premières de l'année : que tout le monde puisse éprouver ce bonheur paisible qui me fait marcher vers notre cher passé... Et que le présent reste doux sur la bonne ville de Rabat...

 

 

 

 

 

 

Salut M'Barka, salut Fatna, salut à tous,

je me sens comme un fils chez vous, c'est immense, merci.

 

 

 

 

 

 

 

 

La journée est bien entamée quand j'arrive au Jardin Exotique à l'entrée de BouknadelUn faisan doré, qui sort de chez le coiffeur, m'offre son plus beau profil. Je bâcle un peu la visite, le soleil décline... A quelques encâblures m'attend la toute première plage de notre enfance...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

""Là dans la ville toutes ces mains tendues,

m'offrent des fleurs et des fruits inconnus...

Et moi je rêve dans tes rues perdues,

un air de guitare me parle de toi...

Verte campagne où je suis né,

douce compagne de mes jeunes années...""

 

 

 

 

 

 

 

J'y suis enfin, à cette frontière, cette première lisière entre terre et mer : ici est la porte d'entrée de la plus vieille plage de notre enfanceelle contient tout ce qu'il y a de plus ancien dans nos souvenirs, nous y avons passé tant de journées et parfois de nuits, avec nos amis De Malet, salut Gisèle, salut Titousalut Catherine, salut Babé, salut RobertFernand et Papa ne sont pas loin avec leurs "couffas" de pêcheurs à la ligne, pleins de loups, de sars, d'ombrines, de soles et de palomettes....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elles sont là les immortelles de mon enfance, elles ont passé les mois les saisons les années les vies, elles posent depuis toujours leur regard pâle sur le plus bel océan du monde... Ces fleurs-là sont les plus belles du monde, et les plus intelligentes, pour avoir crû sur l'ocre de la falaise, pour avoir pu dominer sable et rochers, pour avoir vu tant de soleils recommencés dans la ronde éternelle des marées... En bout de plage, à droite, sous la falaise, sur un petit coin de sable, nous campions avec nos frères De Malet sous le regard discret des immortelles...

 

 

 

 

 

 

Nous avons tous appris à nager dans cette piscinej'y ai bu ma première tasse, et pêché mes premières "gabotes" avec un simple bas de ligne. Ou encore à marée basse, je les délogeais de leur faille du bout de mon index inquisiteur au risque de me faire pincer par un gros crabe poilu... Un index d'enfant, cela peut traîner son ongle partout, l'enfouir dans le mystère visqueux d'une tomate de mer... C'est du bout de l'index qu'on commence à découvrir la vie... Et quand l'index s'associe aux autres doigts, la main devient outil qui capture les petites crevettes grises sous l'ombre verte des algues-salades : nous les gobions vivantes ces braves petites crevettes. Si je suis un grand garçon aujourd'hui, je le dois certainement à mes parents et aux petites crevettes grises qui passaient de vie à trépas dans mon gosier d'enfant...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a encore de quoi boire quelques tasses dans notre bonne vieille piscine. Petits, nous n'avions pas le droit de nous baigner ailleurs... Peu à peu, nous avons bravé les interdictions, nous nous sommes aventurés vers les vagues du grand océan. Nous avons échappé plusieurs fois à la noyade grâce à la vigilance de nos parents ou d'une grande soeur attentive... Le plus bel océan du monde est parfois piège redoutable... Grâce au ciel veillait sur nous le regard sacré des immortelles...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les marées dessinent toujours de magiques roses de sable de mer... Quand nous courions enfants sur ce rivagenous évitions les petites moules coupantes, et les risques de glissades sur les dalles à salade nous faisaient redoubler de vigilance...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au milieu de la plage, le grand rocher est toujours là. Il était presqu'une île à marée haute, c'était notre château d'enfants, avec le mystère de ses oubliettes, un boyau sombre qui le perce de part en part et dans lequel je suis bien heureux de pouvoir ramper aujourd'hui malgré mon quintal (plus le couscous de M'Barka) pour prendre cette image. Du côté Sud du rocher, à gauche quand on regarde le grand océan, c'est là que j'ai pêché mon premier poisson à la canne à lancer -mon plus beau cadeau d'enfant avec mon premier vélo- un petit loup truité, moucheté de noir, de quelques centaines de grammes... Dix fois plus gros que mes premières gabotes... Il est des étapes de la vie qu'on n'oublie jamais, jamais : la visquosité froide de sa première tomate de mer, sa première gabote, son premier loup truité, et plus tard des émotions réservées aux beaucoup plus grands qui vous rappellent un peu tout cela à la fois et qui vous font croire parfois au début du monde... ou à sa fin...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je sais que ces immortelles sont la plus grande émotion de mon voyage, elles ont vu nos pères et nos pas d'enfants aux pieds nus... Je sais, je sais que l'esprit des immortelles est éternel...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A flanc de falaise, il est des niches creusées par les vents d'hiver... Je m'y assied, je ne peux pas être mieux, j'envie les petits éperviers qui s'y posent d'un coup d'aile facile... Dans une autre vie, je rêve de naître là, tel que je suis à l'instant présent, avec un regard rose pâle posé sur l'océan...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut la petite plage heureuse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand je remonte par le sentier escarpé à flanc de falaise, Abdellatif descend, sur l'épaule un filet, qu'il va caler, à pied, à l'étale de basse mer. Je lui parle des poissons que mon père pêchait avec Fernand, salut les pères, il me parle des poissons d'aujourd'hui, plus rares, il a pris quand même la semaine dernière 2 loups, 4 et 5 kilos, son visage est plein de lumière, nous sommes frères, nous parlons le langage des pêcheurs, de la mer... Abdellatif m'apprend que notre gardien de voitures Hamou est mort voilà quelques années (4 ou 5...).  Mohamed a pris la suite de son père Hamouc'est lui qui est maintenant gardien en haut de la falaise ocre à la belle saison, par dessus le bleu de l'océan et le rose des immortelles... L'esprit des pères continue à travers leurs enfants... Abdellatif a 47 ans, nous nous sommes croisés enfants sur la terre rouge de Bouknadelil me dit que sa maison m'est ouverte, de lui apporter les photos quand je reviendrai... Je compte désormais un frère de plus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut Abdellatif le pêcheur de loups, à bientôt...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Désormais vous savez comme moi que les immortelles ne meurent jamais,

tout le reste est sans importance. Un lien musical, uniquement pour les mélomanes :

c_etait_hier 

 

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28 février 2007

LES REMPARTS DE MA NAISSANCE

 

 

 

Pour se rendre du jardin disparu de mon enfance à l'endroit précis où je suis né, le chemin est très facile : on commence par remonter la rue des Cadets de Saumur vers le Nord, on peut bifurquer vers la gauche devant l'entrée principale du lycée Descartes, passer devant Cézanne, longer Jeanne d'Arc, et puis c'est tout droit, jusqu'aux remparts ocres de la ville. A peine 4 kms. Sans bagages my sweet Ginet se sent des ailes...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sous ces arches, je suis tout près de la maternité de la Maréchale, je fais les derniers hectomètres en longeant à pieds les remparts, j'ai  ma main droite sur le guidon de my sweet Ginet, je la tiens par ses cheveux d'acier et nous flânons tous les deux, à petits pas, on regarde le monde des remparts qui savoure le soleil printanier. Je n'ai pas d'émotion, j'ai choisi de longue date d'être ici aujourd'hui, pleinement heureux que le hasard m'ait fait naitre dans ce bel endroit, merci la vie, merci de me donner cette joie de marcher 53 ans 7 mois et 1 jour plus tard sur les lieux de ma naissance...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La voilà la maternité de la Maréchale Lyautey aujourd'hui maternité des Orangers. Rien de plus que quelques bâtiments blancs... Nous sommes tous nés là, frères soeurs, cousins cousines, oncles tantes, amis, parents, tous, sauf Maman, l'aînée de la tribu gharbaoui, née dans le bled, à Karia Daouïa, la maison lumineuse : quand le médecin est arrivé, à cheval, maman était déjà presque née... C'était aussi cela la vie du bled dans les années 20... """C'était hier, ce matin-là, c'était hier et c'est loin déjà... Peu m'importe de savoir où tu es..."""

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour faire des photos de la Maréchale, il faut demander l'autorisation au Directeur qui vient de sortir manger. Je peux revenir, mais je n'éprouve pas vraiment le besoin de photographier ma chambre. Toutes les chambres avaient des noms de fleurs, j'espère que je suis né dans la chambre des jasmins, ou des myosotis, forget me not... Je sais que j'ai respiré là ma première goulée d'air, j'ai poussé là mon premier cri, la vie commence par un premier cri, une première douleur qui vient déchirer la virginité de nos alvéoles pulmonaires... Maman était très fière de son premier garçon, elle l'attendait, après mes deux soeurs aînées... J'étais l'attraction de la maternité, tout le monde venait me visiter : j'étais un immense bébé tout en longueur... Je suis né le soir, et comme a pu le dire mon vieux sage Tibétain : """ Bébé du soir, espoir """ Merci Maman d'avoir fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Par-dessus le mur d'enceinte de la Maréchale, je prends une dernière photo d'un néflier dont les fruits jaunissent déjà avant d'avoir grandi...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En face de la maternité de la Maréchale, une Croix veillait déjà sur nous, celle de l'Eglise Espagnole. C'est là que Corinne et André se sont mariés, comme beaucoup d'autres, pour le meilleur... et pour le meilleur.

 

 

 

 

 

 

SERAPHICO FRANCISCO ASSISIENSI, Saint François d'Assises, priez pour nous.

 

 

 

 

 

 

 

Sous le porche de l'Eglise, à l'ombre de Saint François d'Assises, un homme prie, il y a un peu de Sud dans son Est, mais j'aime lorsque le fossé se rétrécit entre les croyances...

 

 

 

 

 

 

 

En quittant la maternité et l'église, je longe encore un peu les remparts, puis je rentre dans la ville jusqu'au marché central, à la lisière de la Médina. Je confie my sweet Ginet à Abd el Kader qui a la nostalgie de ce temps passé où il était champion du Maroc de handball avec l'équipe des cheminots de Rabat...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14 heures, c'est la bonne heure pour faire des affaires au marché, le kilo d'ombrine est affiché à 55 dirhams, environ 5 euros mais on peut l'avoir pour beaucoup moins, jusqu'à moitié prix avant le remballage...

 

 

 

 

 

 

Ombrines, mais aussi sars, loups, loups truités, saint-pierres, soles, mulets, crevettes bouquet, gambas, il y en a pour tous les goûts et toutes les papilles sur le Marché Central de Rabat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'extérieur de l'enceinte du marché central, les solettes sautent de l'étal à la poële et à l'assiette, en deux temps trois mouvements, c'est tout le charme des petits restaurants animés de la rue...

 

 

 

 

 

 

Mon serveur était sympathique, rapide, efficace, de plus il m'a balancé du "voilà pour vous jeune homme" pendant tout le repas, dans sa pochette de chemise et dans le petit verre bleu près du pot de moutarde, les serviettes en papier indispensables, les petites solettes se consomment uniquement avec les doigts... """ La serviette en papier où tu posas ta bouche, ma mèche de cheveux quand il n'étaient pas gris, mon foulard quelques plumes et cette chanson louche, avec autant de mots que nous avions de nuits, le pick-up du tonnerre et les gants de la pluie, la voix d'André Breton, l'absinthe de Verlaine, les âmes de nos chiens, en bouquets réunis et leurs paroles dans la nuit comme une traîne..."

 

 

 

 

 

 

En quittant le marché central pour aller chez Mbarka et Fatna au Souissi, je passe par le centre ville. 4 cartes postales au passage sans descendre de my sweet Ginet, je suis parfois tellement bien sur elle...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fatna, c'est notre soeur, M'Barka c'est notre autre mère, je vous raconte tout cela demain, car demain je suis à nouveau invité. Aujourd'hui, c'est juste un apéritif : un premier thé à la menthe, avec plein de gateaux, plein de cornes de gazelles, plein de pâte d'amande, tout cela suivi d'une petite promenade au bord du plus bel océan du monde, du côté de Val d'Or et Temara-Plage...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un pêcheur qui prend un poisson juste à mon passage... Quand il n'y a pas de poisson, la pêche c'est comme la voile quand il n'y a pas de vent, une philosophie... Quand je vois un pêcheur, c'est toujours mon père qui est là face à la mer...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Coucher de soleil sur la plage de Miramar, la bien nommée, celle qui regarde la mer, comme nous avec nos yeux d'enfants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand on rentre au Souissi, M' Barka nous a préparé une divine harira et des brochettes. Au dessert, encore du thé, des pâtisseries et des oranges sucrées comme un soleil de paradis...

 

 

 

 

 

 

Rim, la fille de Fatna, même âge que mon Seb, en 2ème année de fac de science-éco...

 

 

 

 

 

 

 

Comme disait mon sage Tibétain, ce soir est une autre nuit, demain est un nouveau jour. Un petit lien musical uniquement pour les mélomanes : M_t_que

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27 février 2007

LE SOUFFLE DE L'ATLANTIQUE

 

 

Aujourd'hui Lundi 26 Février 2007, je commence la journée et la semaine par une grasse matinée, ce n'est pas dans mes habitudes, c'est la deuxième depuis mon départ d'Alès le 1er Février. C'est un rayon de soleil qui me réveille en passant par les grilles de ma chambre au sous-sol de la maison d'Antoinette. Un soleil ne doit jamais rester longtemps derrière une grille. Je file vers mon cyber et pendant que je poste mes photos du Chellah et des Oudayas, un "parrain" d'André m'appelle pour m'inviter à déjeûner. Je suis à la bourre....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous déjeûnons avec Jean-Pierre et Mathieu son stagiaire géologue, à la Veranda, à l'ombre des palmes et de cette immense Cathédrale de Rabat. Ce n'était pas notre Eglise mais j'y ai un souvenir extrèmement précis de ma Confirmation : tous les "confirmés", nous avions embrassé ce jour-là sous l'imposante "nef" la main de l'Evêque, je me souviens d'une main replète et d'une grosse bague aux reflets d'améthyste... Jean-Pierre me remémore le nom de l'Evêque, Monseigneur Amédée, on oubliait parfois me dit-il les deux dernières voyelles de son patronyme, pour faire de lui Monseigneur Amed : une forme d'humour qui réduisait le fossé qui peut séparer deux grandes religions... Tout est bon pour  réduire et combler ce genre de fossé...

 

 

 

 

 

Le menu nous arrive sur un petit tableau d'écolier... Il fait doux à l'ombre des palmes et dans l'ombre de Monseigneur Amed(ée)... L' hôtesse me conseille une papillote de dorade... Jean-Pierre nous choisit un vin rouge "Médaillon" divin, en harmonie avec l'environnement. Jean-Pierre Delaporte exerce un métier FABULEUX : il fait de la recherche d'EAU au Maroc par méthode sismique. Je vous l'ai dit et répété, l' EAU est ce qu'il y a de plus précieux sur terre avec le vél-eau... Comme dit Jean-Pierre, on pourra se passer de pétrole, jamais d'eau, et presque jamais de Médaillon. Nous parlons de géologie, de sismologie, d'archéologie, de navigation, de Cap Juby (Tarfaya), de Saint-Exupéry, de Latécoère, de Cordillère des Andes, de Chiloe, de Coloanne, du père de Foucaud et des derniers Lions de l'Atlas... On en a fait de beaux voyages sans quitter notre table de la Veranda... Et combien de nouveaux voyages se sont construits dans ma tête, il faudrait quelques vies pour pouvoir tous les vivre... Merci Jean-Pierre, salut Mathieu, à bientôt du côté de Cap Juby...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avant de nous séparer, en quittant la Véranda, Jean-Pierre nous entraîne dans un superbe immeuble rénové qui a échappé à la démolition grâce à un sursaut d'intelligence humaine : cela existe encore parfois ce genre de sursaut. Ce bel immeuble abrite la Galerie du Bou-Regreg, de belles photos noir et blanc et la maquette de cet immense projet d'aménagement, qui devrait durer une bonne dizaine d'années... Tout en bas au centre de la maquette, on aperçoit le port de plaisance, déjà bien avancé, où je pourrai bientôt, pourquoi pas, amarrer mon petit compagnon du vent, mon fidèle "YEMAMBA II"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quand nous finissons par nous séparer, la journée est bien entamée, on frise largement les seize heures, je n'ai plus qu'à enfourcher my sweet Ginet et rouler vers le rivage, retrouver le soleil là où je l'avais laissé hier, déclinant sur le souffle de l'Atlantique...

 

 

 

 

 

 

 

Sur la route de l'Océan, my sweet Ginet freine des 4 patins sous la frondaison flamboyante, exubérante, époustouflante de ce bougainvillier. Ce qui sépare le Purgatoire du Paradis doit ressembler à cela : au Purgatoire, on dort à même le sable des déserts, au Paradis on s'endort sur des nuages voluptueux de bougainvilliers... Il faudra que j'aille demander confirmation de tout cela au PPP, le Petit Père Piou...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il est là le souffle de l'Atlantique, immuable. Rien ne me parle plus que ce rivage... Ce souffle-là, c'est la respiration du monde... C'est la vie...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"""J'ai vu se briser tant de vagues sur la plage, et j'ai chassé les ombres des nuages... Elle est venue demander son chemin, j'ai cherché ses yeux voilés par sa main... Ramassant une brindille que la mer avait jeté, sur le sable mouillé je l'ai tracé... A travers les dunes elle a disparu, je ne sais pas si je l'ai revue... Vainement j'ai essayé de suivre les traces, que le vent, le vent, le vent efface... Je vais je viens, les chemins se nouent, sur le rivage mon espoir échoue... J'ai vu se briser tant de vagues sur la plage, et j'ai chassé les ombres des nuages...."""

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On a frisé le rayon vert... Un jour, je vous photographierai le plus beau rayon du monde, le plus éphémère....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La nuit tombe, une nuit de plus sur la plus belle ville du monde... Un voile de mystère se pose sur les silhouettes et sur la vie... Cela me rappelle le titre d'un roman : """ Petites chroniques des gens de la nuit dans un port de l'Atlantique Nord...""" Un titre qui est déjà un livre à lui tout seul...

 

 

 

 

 

 

 

Ce soir est une autre nuit, demain est un autre jour. parole de sage tibétain...

 

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26 février 2007

LA PLUS BELLE VILLE DU MONDE

 

 

Hier, j' avais acheté une carte du Maroc chez M 'Barek. Il était absent. J' y repasse ce Dimanche et nous évoquons le bon vieux temps jadis, le temps de """La Vie en Rose""", le Jardin d'enfants où Maman avait à charge les premiers pas dans la vie scolaire de 90 enfants, dont ceux de M' Barek...

 

 

 

 

 

Nous achetions chez M'Barek toutes nos fournitures scolaires, c'est un personnage à part entière de notre enfance. Je demande à M' Barek son secret pour garder la forme, il me dit : le travail, tous les jours le travail... Il m'apprend que notre épicier Saïd est mort, que Mahjoub, le cycliste, a déménagé. Je me souviens avoir tué une huppe au lance-pierre avec une bille de roulement achetée chez Mahjoub (www.lelancepierre.canalblog.com)  J'avais récupéré mon investissement en lui revendant ce bel oiseau "mia d'riel", une fortune à l'époque. Je ne serais plus capable de toucher une plume du moindre oiseau, et si un jour on me demande des comptes au purgatoire des chenapans cruels, je dirais en baissant la tête : je regrette sincèrement d'avoir tué la huppe, le loriot, le rouge-gorge, le merle et la fauvette baguée... Nous parlons aussi vélo avec M'Barek, il me dit que la gloire cycliste marocaine de notre enfance, El Gourch, vit toujours. El Gourch est vieux mais bien vivant, le vélo, ça conserve, le purgatoire des chenapans nous attendra encore un peu...

 

 

 

 

 

 

En quittant M'Barek, je remonte vers notre bonne vieille rue des Cadets de Saumur,je fais toutes les impasses traversières à la recherche de la maison de nos vieux amis Biolley. Je finis par reconnaitre ces grilles aux fenêtres où mon "frère" Hubert était resté coincé 4 heures en voulant s'échapper de sa chambre où il avait été consigné-puni. Il est fort probable que nous nous croisions lui et moi au purgatoire des petits chenapans terribles (le plus tard possible)... L'autre jour, je disais à mon parrain ce héros que non seulement je mérite le purgatoire, mais que je le revendique : on doit tellement s'ennuyer au Paradis...

 

 

 

 

 

 

Les faux-poivriers longent toujours la rue des Cadets de Saumur, leurs graines étaient des projectiles très prisés pour nos sarbacanes en tube de stylo Bic...

 

 

 

 

 

 

Après la rue des Cadets de Saumur, je longe les remparts du Palais Royal, pour me rendre au Chellah. Le Mechouar, c'est pour moi les premiers feux d'artifices de ma vie. Nous venions les contempler de cet endroit, sur la droite, et ils s'élevaient avec magie dans le Ciel de la plus belle ville du monde...

 

 

 

 

 

 

Pas de feux d'artifices aujourd'hui, mais je suis gâté quand même : les drapeaux flottent dans la douceur de la brise printanière. En rentrant à Alès, c'est sûr, je vais dresser un drapeau au bout d'un bambou au-dessus du portail de my sweet home cévenole...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La voilà l'imposante porte d'entrée du Chellah....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je commence ma visite du Chellah par l'extérieur des remparts...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Antoinette, 93 ans, "ma marraine de mon parrain ce héros", elle peut lire ça sans lunette....

 

 

 

 

 

 

 

Le Chellah intra-muros...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les cigognes sont aussi paisibles que l'esprit des "saints"  dans ce jardin printanier...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans le beau Ciel du Chellah...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En quittant le Chellah, cet homme brandit son beau bouquet de capucines qu'il s'apprête à ligaturer avant de le vendre au passant ou de l'offrir à sa douce. Ah! l'amour, les fleurs, les promesses, les serments...

 

 

 

 

 

 

Le Mausolée du Roi Mohamed V : je me souviens de sa mort, nous revenions une fois de plus de notre petite plage de Bouknadel : tout le long de la route, des scènes de détresse,des pleurs, des cris, des larmes, une émotion transcendée et colorée...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On monte la garde aux abords du Mausolée...

 

 

 

 

 

 

La fameuse et fabuleuse Tour Hassan, le coeur de Rabat...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'embouchure du Bou Regreg est livrée à d'immenses travaux d'aménagement... Le charme traditionnel des barcassiers recule un peu, le futur est en marche avec la construction d'un grand port de plaisance : une idée de voyage s' éveille en moi : rallier Rabat par la mer avec mon petit 8 m, mon "compagnon du vent", qui sommeille sous la falaise de Leucated'où Henri de Monfreid s'est élancé jadis pour ses célèbres voyages vers la Mer Rouge...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Promenade dans la haute Kasbah, au dessus des Oudaïas... Le bleu, c'est la couleur des portugais, elle éloignerait les moustiques. Le blanc, c'est la couleur de l'Islam... Un bien beau mariage pour le regard...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout en haut de la Kasbah, je m'arrête chez Malika pour me restaurer. Malika, c'est la Reine des sardines grillées, des merguez, des raïfs et du thé à la menthe, j'en vide une théïère sans sourciller, cela l'amuse. Pour rentrer chez Malika, il faut baisser la tête, c'est tout petit, 2 tables et 3 chaises, c'est comme j'adore, je suis dans l'ombre d'un tout petit hâvre, je vois la rue et la rue ne me voit pas...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La vue du café des Oudaïas. Nous  venions déjà au temps jadis, avec nos parents, et les parents de nos parents savourer ici nos tous premiers thé à la menthe.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En quittant les Oudaïas, passage obligé par la rue des Consuls et la rue Souika... Grâce à my sweet Ginet, je ne suis pas tenté de faire des emplettes... La rue est très animée, vivante, vous trouveriez ici tout ce dont vous rêvez,même un Dimanche...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après l'animation du monde des vivants, un endroit plus reposant entre la Kasbah et le grand Océan... Ici règne la quiétude des gisants.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le grand Phare de Rabat, il est pour moi Thierry le marin, aussi important que l'éolienne disparue du jardin de mon enfance. Le phare est là pour guider au plus loin le marin : """ Il y a trois sortes d'hommes, les vivants, les morts et les marins....""" Si vous vous sentez parfois à la frontière entre ces mondes, c'est que vous avez comme le captain, la veine d' avoir un peu d'eau de mer dans les veines...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette houle qui vient mourir sur le rivage de Rabat est ce qui me fascine le plus dans cette ville. Rien ne me parle plus que la respiration de ce grand Océan contre ces rochers qu'il façonne imperceptiblement...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La nuit va tomber quand je m'arrache à la houle du plus bel Océan du monde. Au passage, quelques lumières de la ville qui entre dans la nuit...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur Rabat tombe une fois encore la plus belle nuit du monde....

 

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24 février 2007

PREMIERES ECOLES

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, promenade à pied dans RABAT-AGDAL, le quartier de mes PREMIERES ECOLES.

Voici d'abord un récapitulatif kilométrique total de mon voyage :

J'ai parcouru depuis mon départ d' Alès le 1er Février 2179,16 kms.

Il faut en faire du chemin pour arriver enfin au coeur de sa ville natale.

Je me sens paisible, une petite joie modérée au fond du coeur,

elle convient parfaitement à ma nature lucide.

Je me méfie de tous les excès, y compris des excès de bonheur.

 

 

 

 

 

 

Voilà ma chambre à Rabat-Agdal, à 5mn à pied de Cézanne.

Je suis logé chez Antoinette, qui est un peu la marraine d'André,

et comme dit un vieux proverbe Tibétain,

" les marraines de mes parrains sont mes marraines ".

Antoinette est un personnage attachant, elle a tellement de choses à raconter :

après Meknès et Taza, elle s'est installée à Rabat en 1953,

la maison a été construite cette année-là, l'année de ma naissance,

un grand cru, un millésime exceptionnel puisque sont nés également cette année-là :

la Bab, la Brotch, et mon cousin Eric, quelques jours après moi,

comme moi LION de juillet comme maman,

les plus rares, les plus chers et les plus merveilleux...

Antoinette, 93 ans, a bon pied, bon oeil. Elle se rend à pied à la place Pietri,

c'est son endroit préféré à Rabat, elle me dit que la médina s'est déplacée au centre-ville

et que le quartier "chicos" aujourd'hui, c'est le sien.

Tous les étés elle va faire un petit tour dans la maison familiale du Berry,

mais chez elle c'est ici, à Rabat-Agdal.... Antoinette lit le journal et le dictionnaire sans lunette,

j'en suis bien jaloux...

 

 

 

 

 

 

 

La voilà ma toute première école, l'Institution Sainte Jeanne d'Arc à Rabat,

j' y ai mes souvenirs les plus anciens d'écolier, les bûchettes en bois et la pâte à modeler,

un tablier gris, Madame Dick qui me faisait classe avec Maman en 11ème,

Madame Pernon, et les Soeurs. Mes soeurs Joëlle et Christine

auront plus de souvenirs que moi de ce phare scolaire de notre enfance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après ma classe de 10ème à Jeanne d'Arc avec Madame Pernon,

j'ai fait ma 9ème à l'école de l'Agdal avec Monsieur Maillet.

C'est la seule école qui n'existe plus, j'ai arpenté les rues du côté du garage de l'Agdal,

j'ai questionné un gardien de parking - ils savent tout, les gardiens de parking -

celui-la m'a dit que la seule école du quartier était une école de piano.

Et finalement l'épicier m'a confié que l'école avait été remplacée par un immeuble,

les épiciers peuvent être plus savants que les gardiens de parking...

Je me souviens de cette école que j'y avais obtenu le premier prix de récitation,

et quand Monsieur Maillet me demandait les origines de la famille,

je n'avais su que lui répondre : "MOUROUX" !!! c'était la seule ville de France qu'il me restait à l'esprit,

nous venions certainement d'y passer un été chez Tante Elise,

à nous tremper dans l'eau glacée du Grand Morin...

Ma 3 ème école, c'est Paul Cézanne,

j'ai fait partie de la première première génération d'écoliers pour une rentrée inaugurale :

ne cherchez pas, il n'y en a eu qu'une de rentrée inaugurale,

et moi Thierry-Jean-André fils de André-Pierre-Albert et de Elise-Denise-Emilie,

j'y étais, tout simplement.

 

 

 

 

 

 

Avec ceux de la rentrée inaugurale,

nous avons couru ensemble dans cette cour de récréation,

je me souviens de nos jeux d'enfants,

les billes, les toupies, les noyaux d'abricots.

Je me souviens d'avoir mangé des abricots plus que de raison

juste pour collectionner leurs précieux noyaux...

Nous en faisions parfois des sifflets :

nous frottions une face du noyaupar  sur l'aspérité d'un mur de ciment

jusqu'à y faire un trou circulaire. Après avoit vidé l'amande, nous soufflions

en posant notre lèvre inférieure de bambin au bord de l'orifice.

Aujourd'hui, c'est samedi, pas de cris dans la cour,

pas de courses folles, pas d'écoliers,

juste le souvenir lointain de ce que nous avons été...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Salut les petits artistes aux yeux de fourmi,

moi aussi j'ai fait mon CM1 à Cézanne, et aussi mon CM2,

c'était dans l'autre millénaire....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon 4ème établissement scolaire, ce fut le grand Lycée Descartes,

là aussi, j'ai encore fait LA rentrée inaugurale,

ne cherchez pas, il n'y en a eu qu'une, et une seule, la mienne.

Un grand salut à tous mes professeurs dont il ne me reste que quelques noms :

Mr Mantel, Mme Sériot, Mr Ballorin, Mr Perodin, Mme Bentolila...

J'ai fait à Descartes ma 6ème et ma 5ème, avant le départ pour la France,

en juillet 1965, le mois de mes 12 ans...

 

 

 

 

 

 

Côté Est, le lycée Descartes est longé par la rue des Cadets de Saumur,

notre rue. Le 87, c'était là-bas, tout au bout de la rue :

Là où sont dressés ces immeubles blancs résidentiels, il y avait un parc de 2 hectares,

avec des arbres plantés par notre grand-père au tout début du XXème siècle,

dans l'autre millénaire...

Il y avait un petit pavillon, des fleurs, un potager, une éolienne,

un grand bassin vert avec des poissons rouges,

des gambusias, des rainettes fluo, des nénuphars, des arbres de Judée,

des chênes de Virginie aux belles fleurs jaunes-orangées

que nous nommions arbres chinois, des mandariniers, des orangers, un goyavier,

des palmiers, des pois de senteur, des mimosas, des mûriers,

des montbrésias, je les adore ces fleurs-là, je me souviens d'un bouquet plus grand que moi

que maman m'avait donné pour une de mes maîtresses de primaire,

et comme j'étais forcément un peu amoureux d'elle,

j'avais éprouvé une certaine gêne à lui offrir ces fleurs.

Dans le Jardin disparu de notre enfance,

il y avait encore des ficus, des jacarandas, des pieds de marguerites,

blanches ou jaunes qui dépassaient nos têtes d'enfants,

un poulailler, nos chiens Pata et Canelle...

Il y avait la ligne bleue de l'Atlantique au bout de la ville blanche,

il y avait l'insouciance merveilleuse de l'enfance, et les oiseaux,

merles, loriots, huppes, bouvreuils, tourterelles, moineaux, chardonnerets, queue-rousses,

bergeronnettes,  fauvettes dont une baguée en provenance de Hollande...

Il y avait là tous les oiseaux du monde.... J'ose à peine m'approcher du bout de la rue,

il y a là-bas un bien grand vide de ma vie.

Le Jardin disparu de notre enfance me manque autant qu'un être cher.

 

 

 

 

 

 

Bizarrement,

le souvenir le plus fort qu'il me reste de l'entrée principale du lycée Descartes,

ce n'est pas ma première rentrée dans "la cour des grands",

mais l'annonce de l'assassinat du Président John-Ftzgerald KENNEDY,

je m'en souviens comme si c'était hier, c'était la rentrée de l'après-midi, 13h30,

il y avait un bourdonnement d'émotion :

petits et grands, nous ne parlions que de cela...

 

 

 

 

 

 

Salut Karine,

toi qui me réclame des photos de moi quand il n'y en a pas,

aujourd'hui, tu es servie, bises...

 

 

 

 

 

 

 

 

Juste en face du grand vide de mon enfance,

il y a l'Eglise Pie X, notre première église, immuable :

grâce au ciel, j'ai retrouvé une pièce vitale de mon puzzle.

Je suis entré par un petit portail entrouvert ce samedi,

et dans le bureau du père Arigoni, j'ai trouvé le père PIOU.

Je lui ai raconté mon voyage, mon pèlerinage, mes années d'enfant de choeur avec le père Arigoni,

le père Garcia, le père Mainvielle, le père Michon,

je lui dis qu'aujourd'hui encore je pourrais chanter le "tantum ergo" en latin,

il m'ouvre les portes de l'Eglise que lui a confié le père Michon, devenu évêque :

Il me raconte sa vie de père Blanc en Afrique Noire, son oeuvre,

et tous les travaux de rénovation et d'entretien qu'il a réalisé dans et autour de l'église.

C'est beau, c'est paisible, j'envie cette Foi qui peut déplacer des montagnes...

Moi, le petit enfant de choeur de Pie X, je reste dans le doute quant à l'existence de Dieu,

je m'interroge simplement comme chacun de nous, sans angoisse métaphysique.

Il parait que c'est cela, le début de la Foi...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a bien quelque chose au dessus de l'homme pour faire de si belles fleurs?!?!?!

Tout le jardin de notre première église Saint Pie X est l'oeuvre du Père Piou,

l'angevin, et nous avons forcément évoqué ensemble Joachim du Bellay

et la douceur Angevine..

 

 

 

 

 

 

 

Devant l'entrée principale de Pie X fleurissent les drapeaux du Royaume Chérifien

comme autant de belles fleurs,

j'ai toujours adoré les drapeaux flottant dans la brise....

 

 

 

 

 

 

 

Le père PIOU m' apprend que le jardin d'enfant "La vie en Rose"

a été fermé quand la dame qui a pris la suite de Maman, sa fondatrice, est partie à la retraite...

Le père Piou est fier de son oeuvre,

heureux que la messe remplisse l'Eglise chaque Dimanche...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le chemin de croix de l' Eglise Saint Pie X, c'est le chemin de notre vie,

nous avons tous une croix posée sur l'épaule...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le père Angevin me raccompagne jusqu'à l'entrée principale avec une sérénité qui fait plaisir.

J'avais envie de lui demander si sa Foi n'éprouvait pas parfois quelques doutes,

il m'aurait donné tous les mots qui le font passer par-dessus les incertitudes...

Salut mon père PIOU, merci pour la visite, et bravo pour votre oeuvre,

longue vie à l'Eglise Pie X...

 

 

 

 

 

 

 

Pour les mélomanes uniquement :

il_faut_en_faire_des_voyages et d'un,

aux_jardins_d_Alicante et de deux,

dis_dis_4 et de trois...

 

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23 février 2007

MON PARRAIN CE HEROS

 

 

 

Quand j'ouvre la porte de ma coupole ce Vendredi 23 Février 2007,

la brume pose un voile de mystère sur la mer.

C'est un grand jour,

Rabat est au bout de la route et André mon parrain va rouler avec moi..

Cela me touche, j'y vois comme un symbole, c'est un peu mon père qui va m'accompagner pour

ce dernier run, mon père qui aurait été certainement fier de me voir écrire ce beau voyage

à la force du mollet : Là où existe une volonté, nait un chemin,

le chemin de ce pélerinage vers mon passé...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mouja a une petite larme à l'oeil, elle sent bien qu'il se passe quelque chose.

Finalement, elle va nous accompagner  dans la voiture-balai pilotée par ma tante Corinne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un petit tour de barque pour commencer la journée :

on traverse la merja de Moulay Bousselham et en 5 mn

nous sommes au sud du goulet. Nous allons commencer cette ultime étape

par la petite route des Sables...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous voilà lancés sur la route des Sables,

ce sable poussé par les vents d'hiver

qui vient souvent recouvrir le goudron, quand il y en a.

Justement notre ami le vent fait des siennes, il se lève du secteur sud-ouest,

dégage peu à peu la brume, et va nous obliger à appuyer plus fort sur les pédales...

Nous aurons un peu plus de mérite à arriver à Rabat....

 

 

 

 

 

 

 

La route des sables longe une campagne fertile

qui a pu être mise en valeur grâce à d'importants programmes d'irrigation.

Agricultures moderne et traditionnelle s'y complètent.

L'antique araire est toujours très employée.

Ici la terre produit grâce au courage et à la volonté de l'homme...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je veux rendre hommage une fois encore à ce peuple travailleur, souriant et paisible.

Plaisir de croiser de beaux sourires dans cette jolie campagne...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'avais photographié ce marabout l'année de mon mariage, j'avais 28 ans. 

Le tombeau du Saint est immuable, sa "chevelure" de figuier n'a pas changé,

les feuilles vont bientôt déployer une ombre agréable

dans la lumière du printemps...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En milieu de journée, le vent de face est établi à la force 3.

Comme on dit sur les bateaux, la mer reste reste maniable,

et avec cette brise dans les narines, on respire à pleins poumons...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La pause de 14 heures est bienvenue.

Corinne, qui assure l'intendance avec Mouja dans la voiture-balai,

nous a dressé une bonne table au soleil, dans une ferme d'amis où poussent broccolis,

bananiers, fraises, agrumes... Une véritable étape 5 étoiles

qui vous donnerait presque envie de pédaler jusqu'à Capetown...

 

 

 

 

 

 

Corinne a même eu le temps de ramasser ce joli bouquet de fleurs des champs,

des "lauriers" dont elle nous fera certainement couronne

si nous arrivons sans encombre au bout de l'étape...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la pause, malgré le vent, on double des "carossas",

je reste quelques intants derrière celle-ci

le temps d'apprécier quelques sourires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'approche de Kénitra, le Sebou étire ses méandres paisibles....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toujours à l'entrée de Kénitra, les cigognes se sont adaptées à l'environnement.

Elles partagent l'espace "nourricier" de la décharge

avec bon nombre de pique-boeufs et de grands choucas...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pause goûter à Kenitra à l'excellente boulangerie-pâtisserie Bellet :

les gâteaux nous donnent le sucre dont nous avons besoin,

et je bois d'un trait avec délectation un litre de lait frais, ma boisson préférée...

Ici le souvenir de Jeanne est présent, je reviendrai dans quelques jours à Kenitra,

sur le chemin du retour, en passant par Mehdia à l'embouchure du Sebou.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Juste avant Bouknadel, d'un côté de la route, les poteries de Mehdia,

de l'autre une femme attend de pouvoir traverser la nationale avec son âne

pour aller puiser l'eau au puits. Une seconde s'y rend aussi avec un âne plus réticent

tandis qu'une petite fille ramasse feuilles et brindilles d'eucalyptus

qui vont servir à allumer le feu pour le dîner du soir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le soir tombe à hauteur de Bouknadel,

des pique-boeufs se dirigent vers leurs "hôtels de nuit",

en général de grands eucalyptus qu'ils abandonnent dans la journée

pour se nourrir dans les campagnes et les lieux humides,

mares, estuaires, lagunes...

 

 

 

 

 

 

 

La nuit est presque tombée lorsque nous franchissons les Trois Portes,

entrée Nord de la ville de Salé à l'embouchure du Bou-Regreg.

De l'autre côté du Bou-Regreg,

Rabat la blanche, Ribat el Fath, le camp de la victoire,

entre paisiblement dans la nuit.

JE L'AI FAIT,  OH YES I DO IT,

hoy yo soy el fabuloso THIERRY (y mañana tambien)

j'ai rejoint ma ville natale, avec l'aide du ciel. Symbôle fort,

j'ai fait cette dernière étape avec mon parrain André,

je suis heureux et ému tout à la fois. Je pense à tous ceux qui m'ont fidèlement suivi.

Le voyage n'est pas fini, j'ai quelques tours à faire dans et autour de Rabat

avec ma brave et sweet GINET.

Elle a été exemplaire my sweet GINET,

merci chérie pour cette belle chevauchée...

 

 

 

 

 

 

Je l'ai donc fait, moi Thierry, fils d'André-Pierre-Albert et de Elise-Denise-Emilie,

je l'ai fait grâce au ciel et grâce à vous

qui m'avez soutenu par vos encouragements et vos pensées amies.

Merci à tous. Ce matin, Maman m'apprend

qu'aux résultats officiels de ses partiels de psycho,

ma grande Anne-Laure est finalement 3ème sur 1600 avec 15,45 de moyenne.

Bravo la fille.

Parfois on se demande comment on peut engendrer pareille progéniture.

Bises à vous deux mes enfants chéris.

 

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22 février 2007

LA MAISON DE NOTRE ENFANCE

 

 

A une quarantaine de kms de Moulay Bousselham, à l'intérieur des terres,

juste avant d'arriver à Souk el Arba du Gharb,

se trouve l'ancienne maison de nos grands-parents. C'est là que nous nous retrouvions,

enfants et parents, pour les vacances de Pâques et de Noël.

Cap vers l'Est avec my sweet Ginet, le ciel se couvre, il fait frais,

un bon temps pour pédaler...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De Moulay Bousselham, il faut à peine plus de 2 heures pour arriver à Siah

avec my sweet Ginet qui se sent des ailes, sans bagages...

Elle est là, immuable, la solide maison bâtie par grand-père.

La haie d'épineux dresse toujours sa barrière verte, les 2 palmiers ont grandi,

et il me semble que le temps n'a pas vraiment passé.

Je ne sais plus, je ne sais plus si mes premiers Noëls sont vraiment si loin...

Dans le champ de chardons, je me souviens du bleu d'un champ de lin...

La haie d'oliviers plantée par grand-père est toujours là.

Je vais fouler la piste comme quand j'étais petit garçon,

traquant moineaux et tourterelles avec mon lance-pierres...

www.lelancepierre.canalblog.com

Ginet se demande pourquoi j'hésite... J'ai peur qu'on me refuse de passer la haie...

***

J'ai eu tort de m'inquiéter. J'explique au maître de maison le motif de mon voyage,

ce pelerinage vers mon enfance. Il est étonné que je puisse venir de France à vélo.

Nous parlons un bon moment, et il m'invite à faire le tour du terrain.

Je reconnais quelques grands arbres de mon enfance.

La noëlla d'Aïcha a disparu,

pareil pour le petit marabout de pierres blanches entouré de cactus.

Plus d'éolienne non plus, le puits est toujours là,

c'est une pompe attelée au moteur d' un tracteur

qui envoie l'eau jusqu'au bassin situé dans le grenier de la maison...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous parlons encore un bon moment avant de nous séparer.

L'aîné des garçons dit à son père qu'il est d'accord pour partir en France avec moi.

Il se désiste avec regret quand je l'invite à monter sur le porte-bagages...

Combien d'envies ont traversé nos vies sans que nous puissions franchir le pas...

Je suis empli d'une joie paisible d'être arrivé là à la force du mollet,

d'être allé au bout de mon désir...

Je sais que la vie aurait pu s'écrire autrement, je l'aime telle que,

avec cette fatalité mâture que nous fait découvrir la cinquantaine....

***

 

Il suffit de traverser l'oued Mda pour se retrouver du côté du douar de Nag.

Khlifia n'est plus là, elle qui nous avait connus bébés... C'est Hafida, à peine étonnée,

la première à me reconnaitre. Ensuite, les voix s'élèvent par dessus la campagne :

Tiri, ould Lizet, Tiri, ould Lizet..

Tous les 20 mètres, j'embrasse un descendant de Neg, puis Neg lui-même...

C'est une petite escorte joyeuse

qui m'accompagne jusqu'à sa  maisonnette...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On me prépare un succulent tajine poulet/pommes de terre/fèves fraîches,

avec un pain tiède meilleur qu'un bon gâteau,

et un thé à la menthe que je sirote avec délectation...

Je suis gâté, on évoque le temps jadis, les disparus,

et la dureté parfois du temps présent... Des mots simples...

On nomme tous les absents sans en oublier un seul.

Des moments rares et immenses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mohamed lui, habite à l'entrée de Souk el Arba du Gharb,

c'est son frère Bousselham qui me guide à vélo jusque chez lui.

Nous sommes tous les deux de la même année (un très grand cru),

il m'ouvre sa porte avec émotion. Sa fille nous prépare à manger.

Je mange donc à nouveau, par gourmandise, et j'apprécie à nouveau le thé.

Nous avons partagé nos jeux d'enfants avec Mohamed,

nos souvenirs ont certainement la même couleur... Il m'ouvre son album de famille,

je copie une photo où on le voit avec Aïcha sa grand-mère,

et sa soeur Hafida qui m'a accueilli tout à l'heure

près du douar de Nag.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La belle soeur de Mohamed, soeur de Mouina sa femme,

arrive à la maison juste quand je dois m'en aller.

Il est un peu plus de 16 heures, je ne veux pas partir plus tard

pour éviter d'arriver de nuit à Moulay, ma sweet Ginet n'aime pas la nuit,

même en ma compagnie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur la route du retour, une jeune bergère,

et cette fleur que nous nommions "un berceau" quand nous étions enfants...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le ciel est sombre et bas quand j'arrive à Moulay Bousselham à 18h.

Il se met à pleuvoir copieusement dès que j'ai fini de garer my sweet Ginet.

La nuit tombe dans la foulée, lourdement obscure.

Mais j'ai une grande lumière en moi et rien ne saurait l'entamer.

J'ai roulé dans une campagne paisible, j'ai retrouvé des bribes de mon passé lointain

comme si toutes ces années d'absence n'avaient pas vraiment existé.

Nous avons partagé des moments rares et simples...

Je me dis que, plus que ce petit garçon qui hésitait à me suivre vers la France,

je peux choisir de rester ici... Je suis libre d'avancer, ou de jeter l'ancre.

Je suis libre de mon destin, je suis LIBRE....Demain, si la pluie cesse,

je prendrai la route de Rabat..

 

Les chiffres du jour :

Moulay Bousselham-Siah-Souk el Arba du Gharb et retour : 99,56 km -  18,58 km/h

 

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21 février 2007

LE GRAND ROCHER

 

 

 

Le beau temps revient, avec une forte lumière.

La nuit dernière, le vent a soufflé avec force. Dans ma chambre sous la coupole,

je me croyais sur un bateau. Il ne faisait certainement pas bon être en mer...

 

 

 

 

Aujourd'hui, j'ai marché en direction du Nord de Moulay Bousselham.

Nous avons tous foulé ce sable dans la famille.

J'ai eu une pensée pour ceux qui ne sont plus là et qui aimaient ce lieu

comme nous l'aimons aujourd'hui : mon père, ma marraine Jeanne, ma cousine Isabelle,

mon oncle Sounet, le plus grand pêcheur de corbines du Maroc,

ma tante Claude, mon oncle Didier, mes grands-parents...

Maman me rappelait ce matin qu'elle était venue à l'âge de 3 semaines

avec ses parents il y a de cela 83 ans...

On venait à Moulay-Bousselham pour fuir la chaleur de l'été qui écrasait la campagne.

A l'époque, ce petit monde se déplaçait depuis la ferme jusqu'à la mer,

30km, à dos de chameau. Il y avait pour toute construction des marabouts

(tombeaux de saints, en particulier celui de Moulay Bousselham...)

On dressait tente et campement sur la dune...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un vieux berger surgi du passé en habit traditionnel :

djellaba en laine claire, seroual (pantalon bouffant) et rezza (turban de coton)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chevaliers fouillant le sable à la recherche de petits crustacés...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il y a toujours un pêcheur ou deux dans le goulet qui relie la Merja Zerga à l'Océan.

Il n'est pas rare d'y prendre un loup, une dorade ou une solette.

Le goulet se déplace parfois avec les grandes marées d'hiver.

Son parcours actuel le fait passer au pied de la grande dune.

Si vous venez vous promener un jour dans ce bel endroit,

les barcassiers se feront un plaisir de vous faire traverser le courant du goulet.

Sur l'autre rive, vers le Sud, il vous suffira de monter au sommet de la grande Dune,

vous pourrez y apprécier le panorama sur l'océan d'un côté,

et sur la lagune bleue de l'autre. Enfants, nous dévalions cette dune

en courant et en roulant comme des pantins insouciants...

 

 

 

 

 

 

Vue du Goulet vers la Lagune...

 

 

 

 

 

 

 

Un sport nouveau qui n'existait pas quand nous étions enfants....

Mais mon Grand-Père confectionnait déjà de grands cerfs-volants

auxquels il attachait parfois un chien qui comme ce parapentiste,

pouvait contempler une vue très aérienne de la plage.

A ma connaissance, aucun accident corporel n'a été déploré.

 

 

 

 

 

 

Il n'était pas rare de voir dans la transparence des rouleaux,

des poissons, mulets, sars, plus rarement loups et corbines....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voila une journée paisible à marcher dans le sable,

à respirer la brise fraîche du grand océan, à écouter son grondement sourd,

à penser à tous ceux qui aiment ce lieu, cette plage immense

où l'esprit se ressource naturellement. Demain, avec le retour du soleil,

je sors my sweet Ginet : un petit aller-retour d'une centaine de kms

vers Souk-el-Arba du Gharb, vers la ferme de mes grands-parents

où la famille se regroupait pour les fêtes de Pâques et de Noël...

Puis il sera temps de reprendre la route vers Rabat,

ma chère ville natale...

 

Page suivante : ~~ La Maison de notre enfance ~~

 

 

 

20 février 2007

L'ÂME DES BATEAUX

 

 

Promenade du côté de Larache et Asilah....

 

 

 

 

 

Un temps de saison, un froid hivernal sur le Maroc.

Ma soeur Christine m'appelle de Paris, il y fait un soleil printanier.

Petite visite frisquette du marché de LARACHE...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le marché de Larache, on trouve même la précieuse huile d'Argan.

L'Arganier est un arbre rare spécifique du sud ouest marocain.

L'huile de ses graines se présente sous 2 formes :

claire, issue de graines broyées fraîches aux vertus cosmétiques.

Brune, issue de graines broyées grillées, pour un usage culinaire...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En toile de fond, dans le matin brumeux,

l'ancien hôpital de Larache va être transformé en un palace 5 étoiles.

Larache est un ville magnifique avec une architecture en cours de restauration

marquée par l'empreinte espagnole... Une ville vivante, en dehors des grands itinéraires touristiques,

une ville en pleine évolution, un coup de coeur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sur le Balcon Atlantico, le cimetière chrétien où repose Jean Genet,

né à PARIS en 1910, mort à LARACHE le 15 Avril 1986.

 

 

 

 

 

 

 

 

Le phare de Larache, qui domine le cimetière chrétien...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Larache perdure une noble tradition :

la construction des navires en bois.

C'est là que nait L'ÂME DES NAVIRES, les plus nobles...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Mâallem, le patron-charpentier de marine,

Abdelkader KHADIR...

 

 

 

 

 

 

 

Ce certificat est obligatoire pour construire un nouveau bateau

en remplacement de l'ancien qui sera brûlé...

 

 

 

 

 

 

 

Quand les bateaux sortent du chantier,

il ne reste plus qu'à leur peindre une peau, à les baptiser, à y embarquer des marins...

et à prendre le large...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le métier de marin est un des plus durs,

et un des plus beaux...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les secrets de quais....

On parle doucement à une oreille,

tandis qu'une autre oreille passe à portée de secret...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Visite d'un second chantier, d'une dimension supérieure,

toujours à Larache... Construction des grands chalutiers et sardiniers...

Architecture navale sublime, magie du bois, volupté des courbes....

Un lieu envoûtant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le fils du fondateur de ce magnifique chantier...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Conrado Souza,  83 ans, bon pied bon oeil,

le premier au boulot, créateur du chantier en 1945.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre Larache et Asilah, la terre prend des teintes ocres...

 

 

 

 

 

 

 

 

Asilah, charmante petite ville fortifiée d'artistes et d'artisans...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petit cimetière musulman au pied des remparts d'Asilah

et au-dessus de l'Atlantique...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une éclaircie dans le ciel d'hiver

en fin de journée sur les remparts d'Asilah...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La nuit est tombée sur les remparts.

On se réchauffe d'un bon thé à la menthe avant de rentrer sur Moulay Bousselham...

L'hiver reste plein de charme sur la côte nord du Maroc.

 

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19 février 2007

JOURNEE DE REPOS

 

 

Aujourd'hui, je me suis levé comme d'habitude à 7h,

pour faire mes bagages et prendre la route...

Et je me suis recouché pour une petite grasse matinée.

Farniente, far = faire, niente = rien... Ne rien faire

sinon regarder l'océan de mon perchoir, écouter sa respiration....

Ce qui caractérise Moulay Bousselham, c'est son interminable plage

qui s'étale tant vers le Nord que vers le Sud... Une plage longée de falaises et de dunes...

Et qui découvre à marée basse une plate-forme rocheuse,

avec des piscines naturelles où nous avons baigné avec bonheur,

tout comme les parents et les grands-parents, nos premiers maillots d'enfants...

Ce qui caractérise Moulay Bousselham, c'est sa merja, sa lagune

et son goulet qui relie ces deux mondes d'eau douce et d'eau de mer.

Le ciel s'est couvert dans la journée.

Je sentais my sweet Ginet un peu triste de ne pas se dégourdir les roues.

Alors nous sommes partis tous les deux comme un vieux couple

faire un petit tour de barque sur la merja...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chambres d'amis du Riad Karia Daouia...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bonne pêche aux rêves, à demain....

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18 février 2007

SUPERBE MAROC

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La route de Moulay Bousselham, en quittant l'hôtel Rif à Tanger, c'est au feu vert à droite...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Embouchure du fleuve Tahadart...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec mon VTT,

je me sens proche de ce moyen de transport traditionnel

encore très usité dans la belle campagne marocaine.

Ici, la route côtière entre Asilah et Larache s'élève

sur des collines boisées d'eucalyptus et de chênes verts...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un berger vêtu de la kechaba,

vêtement traditionnel en laine des bergers du Rif, montagnes du Nord du Maroc...

 

 

 

 

 

 

 

A Khémis Sahel, l'odeur des brochettes est sublime.

Impossible d'y résister... Je fais une pause casse-croûte divine

qui vaut tous les restaurants 5 étoiles du monde...

 

 

 

 

 

 

 

La petite nièce de l'aubergiste... Nous mangeons face à face...

 

 

 

 

 

 

 

Juste avant Larache, les ruines phéniciennes de Lixus...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au pied de la colline, les cuves à garum,

jus de poisson macéré dont la Rome antique était très friande...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jelloul et Mohamed, marchands de fraises à la sortie de Larache,

sur le bord de route, j'en déguste une barquette sucrée

suivie d'un traditionnel thé à la menthe...

 

 

 

 

 

 

 

Fraises garanties Camarossa

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite bergère sur la route de Barga...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'entrée de Moulay Bousselham, mon oncle et parrain André

vient à ma rencontre pour les derniers kilomètres.

André, c'est un peu mon second père. Pendant 3 ou 4 jours,

je séjournerai chez Corinne et André dans leur beau Riad

au-dessus de l'Atlantique, avant ma dernière étape vers Rabat.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma tante Corinne, à l'entrée du Riad Karia Daouia.

Quand on arrive chez ici, on n'a plus envie de repartir.

Escale de 3 jours programmée avant de reprendre la route de Rabat...

 

 

 

 

 

 

 

Vue imprenable sur le grand Océan,

le goulet de la merja zerga, la lagune bleue... Je passerais bien 20 ans ici...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La vue de ma chambre, située sous la coupole, elle domine le Riad et l'Océan...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mon beau lit... Tout est arrangé avec goût pour le plus grand plaisir des invités.

 Corinne est une artiste, qui a formé quelques générations de professeurs d'arts plastiques au Maroc.

Une superbe étape aujourd'hui. Du beau temps, une température agréable,

une belle lumière, une campagne sublime, une route tranquille,

et une population chaleureuse. Je veux remercier avant toute chose

cette population marocaine des campagnes et des villes : souriante et conviviale.

Le voyage à vélo me rapproche des gens, je suis au plus près d'eux, et j'apprécie. 

Les chiffres du jour : 18 ème étape : TANGER / MOULAY BOUSSELHAM : 144,82 km. 21,41 km/h

 

Page suivante : ~~ Journée de repos ~~ 

 

 

 

 

 

17 février 2007

TANGER, APRES VENTS ET ONDEES

 

 

Pluie froide au départ de Fuengirola.

Je remise mon short au fond d'une sacoche et j'enfile ma tenue d'hiver...

Et je grogne contre ce mauvais temps...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est moi quand je fais la gueule, et ça m'arrive.

Trois jours que je pédalais gambettes au vent avec mon short beige.

Je pensais arriver à Algéciras poussé par la brise d'hier

et me voilà obligé de faire un premier strip-tease dans une station service

pour mettre la tenue d'hiver...

 

 

 

 

 

 

Attention dans ces moments-là, je suis capable de mordre...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La pluie s'éloigne, ma mauvaise humeur avec. Le vent éclaircit le ciel.

Vent de face pour cette dernière étape en Espagne,

mes jambes ont la pêche,

je suis pressé d'arriver à Algéciras pour prendre le ferry avant la nuit.

Contre le vent, comme disait l'autre,

le vélo c'est pas  un sport de tarlouze...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pas de tourisme ce matin, je roule, je roule...

A un feu rouge, petit coup de zoom vers le ciel...

 

 

 

 

 

 

 

Sur la route je suis doublé par des dizaines et des dizaines de Renault 4L,

du Camel Trophy, elles vont jusqu'à Marrakech

livrer des fournitures scolaires pour les écoles. Bravo CAMEL!!!

 

 

 

 

 

 

 

Pause de 5mn dans un petit bar de Marbella

où j'avale vite fait 2 cafés con leche et un sandwich de jamon serrano :

c'est mon super sans-plomb à moi...

J'en profite pour faire vitement la revue de presse du jour :

Are you still single, LEO?

 

 

 

 

 

 

 

 

No comment!!!

 

 

 

 

 

 

 

 

Rouler en voiture augmente les risques de cancer de la peau.

Moralité : roulez à vélo...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pendant 2 ou 3 kms, des cyclistes en maserati me coupent le vent.

Merci les "Kaikus"...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tiens, elles sont aussi dans le sud de l'Espagne,

et elles se font même des mamours

juste avant une bonne ondée qui va me rincer copieusement...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La carte était bien protégée,

moi je n'ai même pas eu le temps d'enfiler mon k-way,

me voila trempé jusqu'aux os...

2ème strip-tease du jour sur le bord de la route.

Sous la pluie aussi, le vélo c'est pas un sport de tarlouze...

 

 

 

 

 

 

 

Le rocher de Gibraltar apparait dans une éclaircie.

Gibraltar, Djebel Taric, la montagne de Taric...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les équipages du Camel Trophy sont rassemblés sur le parking d'un grand hôtel

à l'entrée d'Algéciras. Je donne l'adresse de mon blog à celui-ci,

composé entre autres de 2 nordistes et d'un nantais.

Je double tout ce beau monde qui ne prendra le bateau pour Tanger

que demain matin.

 

 

 

 

 

 

 

Mon dernier rio en Espagne...

 

 

 

 

 

 

 

Sur le port d'Algéciras,

una gavina salue mon épopée espagnole....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le voilà mon joli bateau. Il devait appareiller à 17h :

c'est l'heure à laquelle il accoste.

Il partira 2 h plus tard pour Tanger...

 

 

 

 

 

 

 

Plage arrière, le chef de manoeuvre est une femme....

Les femmes au pouvoir,

les femmes au boulot, les hommes au bistrot...

 

 

 

 

 

 

 

 

En route pour Tanger, on laisse Gibraltar à babord...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'arrive tard à Tanger.

Il parait que je suis le premier

à être autorisé à entrer dans le superbe hall du RIF hôtel avec un VTT.

Le personnel est aimable, attentionné et génial...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chambre 518, vue sur le boulevard du Front de Mer.

Je vous y attends jusqu'à demain matin 9h30....

 

 

 

 

 

 

 

Les chiffres du jour :

17 ème étape : FUENGIROLA/ALGECIRAS/TANGER (MAROC) :  123,49km . 2O,97km/h malgré le vent.

 Page suivante :  ~~ Superbe Maroc ~~ 

 

16 février 2007

LE SOUVENIR DE DOLORES

 

 

 

 

 

 

Ce matin, je prends un petit-déjeûner copieux à l'hôtel Salobreña.

Mes voisins sont anglais et tout ce qu'il y a de plus british.

Ils sont discrets et posés, comme j'aime.

Voilà ce que je serai peut-être dans 30 ans,

si une sirène venait un jour s'accrocher à mon bras...

 

 

 

 

 

 

 

Une ferme aquacole au pied de l'hôtel...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'entrée d'Almuñecar est située à 2 km de l'hôtel.

Nous avons campé là avec les parents il y a plus de 40 ans.

Le premier été, nous avions lié amitié avec Dolorès,

mère de 5 enfants, femme de marin-pêcheur. Elle vivait dans une cabane sur la plage...

L'été suivant, le mari était mort, la cabane avait été rasée,

et Dolorès vivait sur la même plage sous une barque,

avec ses enfants qu'elle nourrissait de petits poissons frits, et ses chats...

en attente de la livraison d'un petit logement social...

Quand nous sommes revenus l'été suivant, Dolorès avait enfin un toit décent,

avec tout proche un carré de jardin.

Je me souviens d'y avoir découvert mes premières cacahuètes fraîches,

elles poussent sous terre accrochées à des racines, comme des pommes de terre!!!

Depuis, Almuñecar s'est considérablement développé,

des immeubles ont surgi à flanc de colline...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Depuis, des vies ont passé,

le clocher d'Almuñecar veille toujours sur ses âmes.

J'aurais aimé revoir Dolorès,

j'aurais aimé revenir très loin vers une époque révolue....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Oui, depuis des vies ont passé.

Maman me rappelait la phrase préférée de Dolorès :

pobres, pero felices, pauvres mais heureux,

et c'est bien là un des mystères de la vie

qui donne parfois un coeur immense et gai aux plus pauvres.

Sur les hauteurs de la ville,

j'aurais voulu demander à cet "anciano" occupé à clôturer sa réserve de vitamines,

si il avait entendu parler de Dolorès.

Mais qui se soucie du souvenir de Dolorès

quand près d' un demi-siècle a passé depuis sur nos vies...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà une nouvelle autopista en cours de finition,

elle surplombe ma route côtière.

Dans quelques semaines, elle sera livrée au flot croissant d'automobilistes.

Est-ce que my sweet GINET sera assez docile pour monter tout là-haut?

 

 

 

 

 

 

 

Quelques lacets plus loin,

cet aqueduc qui en son temps avait peut-être marqué les esprits

par son gigantisme de l'époque...

 

 

 

 

 

 

 

L'eau, richesse du nouveau millénaire...

Bis (et même ter) repetita,

mais il faut bien se mettre cela dans la tête, l'eau est sacrée....

 

 

 

 

 

 

 

Entre la route et la mer,

un rocher s'est mué en lieu de prière, de croyance et de dévotion...

Vierge de la mer, priez pour nous....

 

 

 

 

 

 

 

Chaque fois que je vois des cannes à pêche,

immuablement je pense à mon père...

 

 

 

 

 

 

 

Encore une voiture du temps jadis

qui a pu croiser notre vieille Simca Aronde...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une statue toute en rondeur.

Le sculpteur a choisi sans hésiter le camp des aficionados des courbes généreuses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A Malaga, une journée d'été en plein Février...

Malaga est une très belle ville, tournée vers la mer...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la revue de presse du jour,

toujours sur le beau paseo maritime de Malaga,

"les bombes reviennent à Sarajevo mais par amour..."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous n'avez pas oublié : A Barcelone,

il était inscrit "BESOS" sur une grande cheminée.

Cette fois, à la sortie de Malaga "NO A LA GUERRA". 

Barcelone, Malaga, deux superbes villes, deux beaux messages d'amour...

 

 

 

 

 

 

A la sortie de Fuengirola, des remparts sur une colline.

De l'autre côté, au bord de la mer, mon hôtel BEATRIZ,

presqu'un palace, imposant...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voilà ce que je découvre depuis ma chambre.

Je n'ai pas le temps de profiter de la piscine.

Ci-dessous, petit coup de zoom de mon balcon sur la plage :

les surfeurs et les pêcheurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est par là que je suis rentré en poussant my sweet GINET.

Je ne demande jamais la permission d'entrer avec "ma femme",

nous sommes indissociables,

dans les halls 2 étoiles comme sur les tapis rouges des palaces cinq étoiles.

Là j'ai perçu quelque étonnement, j'ai dû dire à Maria-Josefa

que j'avais aussi une voiture en France, une maison à moi,

3 cartes de crédit et un sponsor, elle a semblé à peu près rassurée,

j'ai même eu droit à titre exceptionnel de monter ma monture dans ma suite à 4 lits...

On m'a même donné un bon pour une séance de thalassothérapie à partir de 19h30.

 

 

 

 

 

 

Encore de beaux tableaux pour m'accueillir dans ma chambre.

Celui-ci me rappelle le lac de Côme. Si ce n'est  lui, c'est tout côme...

 

 

 

 

 

 

 

Les chiffres du jour : 16 ème étape :  SALOBREÑA  /  FUENGIROLA  :  130,97 km  /  19,85 km.h

Pour rester dans les chiffres, l'outil-statistique de canalblog indique qu'à ce jour

9739 pages de mon blog ont été feuilletées par 1337 visiteurs.

Merci de me suivre ainsi tout au long de ce voyage.

 Page suivante : ~~ Tanger, après vents et ondées ~~

15 février 2007

BELVEDERE SUR MER

 

 

La route aujourd'hui était un véritable belvédère sur la mer.

Le vent fou d'hier a cessé sa folie. Pour se faire pardonner,

il m'a poussé toute la journée, en douceur... Merci le vent, l'étape était bien agréable.

Au petit matin,

je suis en train de photographier le croissant de lune depuis le balcon de ma chambre

quand maman m'appelle pour me souhaiter une bonne journée

et me dire que la lune est belle à Alès....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je ne suis pas sorti d'Almeria que je crève.

Pneu arrière, je n'en crois pas mes yeux, je pensais mon beau Michelin increvable.

Il s'avère que la chambre a éclaté : était-elle trop petite, trop gonflée, ou trop chargée?

Il me faut 20 mn pour me noircir les mains et repartir le long de la mer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La culture de serre est très développée,

elle bat son plein en hiver et produit de magnifiques légumes, principalement des tomates.

Question esthétique, cette mer de plastique n'a vraiment rien de fascinant...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chacun sa monture, et ma fidèle sweet Ginet

se fait un plaisir de doubler ces cavaliers de la Police locale...

 

 

 

 

 

 

Ce berger s'appelle José, "" encantado José, me llamo Thierry..."" 

José me confirme  "" a la tercera redonda "" (3ème rond-point),

il faut prendre à gauche et passer par-dessus l'autoroute pour garder la nationale...

 

 

 

 

 

 

 

Bien tenir le guidon de la main gauche, déclencher de l'index droit,

et surtout éviter ce genre d'acrobaties...

Pour info, mon appareil est en permanence pendu à mon cou,

toujours à portée de main.

 

 

 

 

 

 

Oui c'est bien de la neige,

celle de la Sierra de Gador qui culmine à 2126 m.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Adra est un petit port bien sympathique....

 

 

 

 

 

 

 

Une petite voiture d'antan.

Elle a peut-être croisé au temps jadis une Simca aronde beige

au dessus du belvédère....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Non je ne rêve pas,

des bouquetins, des cousins des mouflons.

Je suis bien surpris de les trouver là en bord de route

sur les premiers surplombs de montagne...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des vendéens s'arrêtent comme moi

pour regarder ces cabrettes avant qu'elles ne détalent.

On se raconte notre histoire en 5 mn.

Je donne l'adresse du blog au monsieur à casquette.

Ces 4 amis viennent passer 3 mois chaque hiver à Castel de Ferro.

Ils ont bien raison.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au-dessus de Motril, c'est la neige de la Sierra Lùjar

qui prolonge la bien-nommée Sierra Nevada.

Point culminant le Mulhacén, 3482 m.

A Motril, je ne suis plus qu'à 72 km de Granada.

Probablement, nous irons un jour ensemble là-bas,

vers ces hautes montagnes, tout près du ciel...

Promis.

 

 

 

 

 

 

En quittant Motril,

il faut dépasser Salobreña pour trouver l'hôtel du même nom...

L'hôtel Salobreña est perché comme un nid d'aigle sur un promontoire rocheux.

Il clôture cette belle journée de belvédère...

De jolies fleurs m'attendent encore dans ma chambre,

et une chaise pour rêver face à la mer....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, c'était cap au 270, plein Ouest.

Les chiffres du jour : 15 ème étape ALMERIA / SALOBREÑA,  132,20 km  /  20,45 km/h

Page suivante : ~~ Le souvenir de Dolorès ~~ 

 

 

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